François Dhumes a dû faire face à l’adversité. Silencieusement, il a affronté les épreuves avec humilité, sans jamais baisser les bras, espérant certainement donner raison à Nietzsche et que tout ce qui ne l’a pas tué, le rende plus fort.
Depuis que j’arpente les bars à vin bien orientés et les restaurants tournés vers les produits et les jus propres, j’ai souvent croisé la route des vins de François Dhumes. Même si sa production est assez intimiste, notamment jusqu’en 2014 où il ne produisait pas plus de trois mille bouteilles, certains de mes amis dealers de bons jus, comme Mika de Crus et Découvertes et Martial des Caves Madeleine, ont toujours su alimenter mes papilles accros au gamay volcanique. Depuis mon premier Jeu de Vin débouché au débotté lors d’un pique-nique estival, je reconnais aux vins de François une belle fraîcheur et une grande buvalibité. Pourtant, au-delà du plaisir immédiat, j’avoue ne pas avoir ressenti de réelle vibration, comme j’ai pu en avoir avec d’autres vignerons du coin. Mais ça, c’était jusqu’à l’été 2017.
“Ma méthode, c’est la non-manipulation.”
Cette année-là, je décidais de remonter un week-end de 15 août de Provence pour rejoindre la Bretagne, périple aussi agréable qu’un check-up complet chez un gastro-entérologue. Dans ce marasme routier, à la moitié de cette transversale de douleur de mille-deux-cent kilomètres, j’avais heureusement prévu un arrêt à l’Auberge de Chassignolles, sorte de havre de paix, déjà évoqué précédemment, niché en plein cœur du parc national d’Auvergne et dont l’accueil, l’authenticité, la cuisine et la carte des vins ont le don de vous faire oublier d’un claquement de doigts dix heures de souffrance, incarcéré par trente degrés dans une boîte en acier montée sur quatre roues. Posé en terrasse à me réjouir de cette reposante vue bucolique, je décide de commander une bouteille de Jus de Vilain 2016 de François Dhumes, dont j’avais entendu qu’elle faisait des étincelles. Lumière dans le verre, explosion en bouche. Ce Jus de Vilain claque avec plus d’intensité qu’un défilé de John Galliano sous flakka. L’énergie présente est réellement incroyable. A-t-elle un lien avec celle que déploie François lorsque, assis face à sa batterie, il fait vibrer les toms et retentir les cymbales ? Possible. Quoi qu’il en soit, derrière cette apparente nonchalance qui le caractérise, il a trouvé le secret pour faire frémir nos papilles.
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Livre relié – 252 pages
Format : 28 x 2 x 21 cm ACHETER LE LIVRE