La perle de la Côte-de-Nuits est assoupie. Après un été chaud et des vendanges fructueuses, le magnifique terroir de Vosne-Romanée s’octroie un repos bien mérité en ce début 2016. Ce sol magique, à l’origine des plus belles expressions de pinot noir au monde, reprend des forces. Son partenaire en fait de même, plus ou moins. Terroir et vigneron, couple à la vigne comme à la scène, sont intimement liés et vivent sur le même rythme, tout au moins pour ceux qui savent écouter et comprendre ce sol, ce sous-sol et cette plante qui s’expriment à travers ces petites grappes et nous offrent chaque année une nouvelle vérité.

“Tout le monde me disait que faire du vin sans soufre, ce n’était pas réalisable.”

Jean-Yves Bizot fait partie de ceux-là. C’est dans sa parcelle des Jachées, située à l’arrière de son bâtiment, que nous entamons la discussion. Au bout de la route, à seulement une cinquantaine de mètres, la maison d’Henri Jayer nous rappelle que nous sommes dans un haut lieu de la tradition bourguignonne, là où certains des plus grands vins ont vu le jour. Bras croisés, parka et lunettes solidement installées, Jean-Yves est prêt à braver le vent glacial pour nous raconter son parcours, son vin, sa vie.